Docteur Elise Simonin, diplômée en médecine de l’UCL en 2019, assistante en gériatrie
Élise, jeune médecin, a démarré sa carrière professionnelle en tant qu’assistante il y a 18 mois. Objectif : devenir gériatre. C’était sans compter sur l’arrivée de la Covid-19…
Âgée de 26 ans, elle figure parmi les plus jeunes de nos membres. Son « histoire en temps de Covid » illustre l’impact qu’a eu la crise sanitaire sur toutes celles et ceux qui venaient de se lancer dans la vie active en mars 2020…
La stupéfaction
Élise Simonin avait tout bien pensé et organisé pour connaître sereinement l’expérience de terrain à travers l’assistanat dans le cadre de sa spécialisation à l’UCL. Ouverture d’un compte pension, souscription à une PLCI, recherche d’un logement à Mouscron, puisqu’elle allait débuter en tant qu’assistante en médecine interne au Centre Hospitalier de Mouscron…
« Fin 2019, j’ai passé quatre mois au service de pneumologie et j’étais censée rejoindre celui d’oncologie. Puis tout est rapidement devenu un peu chaotique avec l’arrivée de la première vague de Covid-19. J’ai été appelée en renfort de l’équipe Covid. C’était la stupéfaction et tout à la fois nous pressentions, en tant que jeunes médecins, que nous allions vivre une expérience unique. Il y avait un côté palpitant qui poussait à donner le meilleur de soi-même, qui excitait notre curiosité scientifique aussi… »
L’essoufflement
Au printemps 2020, Élise déménage à Tournai pour une nouvelle affectation : un autre poste d’assistante l’attend au Centre Hospitalier de Wallonie picarde (CHwapi). La deuxième vague Covid-19 la rattrape et provoque la fonte des espoirs de déconfinement de l’été… « Tant des points de vue médicaux qu’humains, nous étions confrontés à nos limites. Les cadeaux, les applaudissements, les petits mots d’encouragement que nous affichions dans le service, tout cela s’essoufflait… Autant que nous. Je me questionnais énormément à propos de ma formation, pour ainsi dire mise en pause, avec le corona qui prenait tout mon temps et toute mon énergie. » L’impuissance face à la mort renforce la désillusion… « Beaucoup de proches dans les services sont au bord du burnout. Cela me rend triste. Il est important de pouvoir en parler, pour nous permettre de mieux traverser ces épreuves. »
Le rebond
Élise n’oublie pas pour autant l’exaltation à l’œuvre lors des moments difficiles. « À Tournai, pendant la deuxième vague, les spécialités médicales étaient mélangées. Ce partage des savoirs était d’une grande richesse! » Et elle tire de premières conclusions… « Le plus beau geste que la population puisse poser désormais, c’est d’observer les règles. Ensuite, j’espère que nos responsables tireront les leçons des épreuves endurées, par la revalorisation et le refinancement des hôpitaux. L’être humain doit être replacé au centre des établissements de soins. »
Amonis remercie les professions médicales qui, depuis plus d’une année, font preuve d’un dévouement complet, au risque souvent de leur propre santé. Nous leur souhaitons beaucoup de courage, particulièrement aux plus jeunes dont l’entrée dans la vie professionnelle aura été marquée par cet événement d’ampleur exceptionnelle.