
La médecine légale est une spécialité qui vient en aide à la justice dès qu’un aspect médical intervient. Scènes de crimes, agressions, mais aussi enseignement et recherche… Le Dr Jessica Vanhaebost revient sur son métier passionnant !
Passionnée par les romans policiers, dont bon nombre mettaient en scène les enquêtes d’un médecin légiste, c’est cette curiosité qui a donné envie au Dr Vanhaebost d’entreprendre des études de médecine, puis de se spécialiser en médecine légale. Nous sommes aujourd’hui bien loin de l’image du croque-mort dans sa morgue.
Que fait le médecin légiste en pratique ?
Il n’y a pas de journée type pour un médecin légiste, et le travail s’articule au travers de différentes missions. Un premier aspect est bien évidemment de se rendre sur les lieux de décès suspects ou de mort non naturelle et d’effectuer les autopsies. « Les suicides sont le type de décès non naturels les plus fréquemment rencontrés. Nous nous rendons sur place pour vérifier qu’il s’agit bien d’un suicide et non pas d’un homicide déguisé », explique le Dr Vanhaebost. En cas de doute, une autopsie est pratiquée. « Nous pouvons faire différentes analyses suite à un décès, au moyen de l’imagerie médicale (p.ex. des radios), d’études au microscope… »
Le médecin légiste reçoit en outre des patients bien vivants ! Certains sont vus dans le but d’évaluer les dommages corporels tels que des coups et blessures, après une agression par exemple. Leur expertise vient en aide au magistrat, afin de qualifier juridiquement les faits et ainsi, de punir l’auteur du crime au pénal. Dans un autre registre, le légiste reçoit aussi des personnes pour des permis de conduire, dont il convient d’estimer s’ils sont médicalement aptes à la conduite d’un véhicule moteur.
Enfin, « les études de dossier constituent une autre facette de notre travail. Quand il y a une question où la réponse pourrait se trouver dans le dossier médical d’une personne – vivante ou décédée – le juge d’instruction peut faire saisir le dossier, et c’est à nous de l’analyser ».
« Nous sommes loin de l’image du croque-mort qui ne voit jamais le soleil et qui reste près des frigos, dans une morgue, et nous ne faisons pas que des autopsies toute la journée. Mais il est vrai que le côté le plus excitant de cette discipline, c’est d’aller voir des décès suspects et de peut-être déceler un meurtre ».
Aujourd’hui, le Dr Vanhaebost travaille pour les cliniques universitaires Saint Luc, comme cheffe de clinique adjointe dans le département des laboratoires et chargée de cours à l’UCL. Elle donne également cours aux aspirants inspecteurs principaux de police, et est secrétaire de la Société Royale de médecine légale de Belgique. Elle effectue également une thèse de doctorat à l’Université de Genève, sur l’imagerie médicale de fœtus décédés, afin d’aider les parents, d’avoir des réponses et de découvrir s’il sera possible d’éviter des complications lors de prochaines grossesses.